PHILIPPE ALLANTE
EXPOSITION A VENIR
SENSATIONS,  SAINT-LOUIS
le jeudi 27 juin – vernissage à 19h
exposition jusqu’au 27 juillet 2019

 

SENSATIONS

Très peu de lieux au monde dégagent une énergie positive et collective aussi forte : sur les rives du fleuve Sénégal, dès les premiers rayons du soleil, pêcheurs, élégantes acheteuses, chauffeurs de camions qui viennent de toute l’Afrique occidentale affluent. C’est un chaos coloré extraordinaire et pourtant totalement orchestré au centimètre près, quand il s’agit que les centaines de pirogues qui reviennent remplies de poisson s’intercalent pour être au plus près de la rive. Immédiatement, c’est une chorégraphie immuable, les mareyeurs sur leur tête, portent d’énorme quantité de capitaine, maquereau-bonite ou Thiof.

L’activité et la densité humaine est frénétique jusqu’à la tombée de la nuit. Dans Saint-Louis du Sénégal, cette cité magique entre fleuve et océan, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, plus ancien comptoir colonial français fondé dès le XVIIème siècle, le marché aux poissons est un lieu hors du temps. Alors mes coups d’œil furtifs et instantanés au cœur de cette mêlée entre fleuve et terre devaient se partager.

Pour être en harmonie avec l’authenticité de ces scènes inouïes de vies, j’ai choisi de les composer en grande partie sur du bois. Ainsi cette matière, premier support d’œuvres picturales en Egypte ancienne et dans le monde médiéval, fusionne avec un système d’impression numérique unique comme au temps des premiers daguerréotypes : chaque image obtient ainsi une fibre plus sensible, plus particulière.

Ces « photoréotypes » sont aussi des accords entre l’hyper réalité et des impression picturales personnelles pour saisir des ambiances qui m’ont sauté aux yeux à Saint-Louis entre berges et rues du quartier de Guet Ndar. Voici douze coups de cœur qui sont le concentré d’une ferveur africaine inoubliable.

 

EXPÉRIENCES

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu des images en tête et un réel plaisir à les faire apparaître sur le papier d’abord en dessin sous toutes les formes, à coups de crayons puis de pinceaux.    Ce qui m’a conduit à me lancer dans des études artistiques pour intégrer l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Les cinq années d’études en communication visuelle et vidéo ont diversifié et enrichi mes pratiques.J’ai débuté dans un premier temps une carrière d’illustrateur, mais aussi story-boarder. Etant adepte aussi des caméras, progressivement, avec le développement des outils numériques, je suis passé dans l’univers des 25 images par secondes, d’abord comme infographiste puis réalisateur de clip, d’émissions puis de documentaires.

Mon parcours pour le besoin d’une cinquantaine de films réalisés pour la télévision a été aussi souvent celui d’un grand voyageur qui a pris le temps de remplir plusieurs carnets de voyages et de croquis notamment en Asie Centrale ou au Maroc. Tout en continuant ma carrière de réalisateur de documentaires, j’éprouve maintenant le besoin de revenir à des fondamentaux, à retenir le temps, à créer des arrêts images pour concentrer des sensations sous forme de « photoréotypes » sur bois ou sur toile. Saint-Louis du Sénégal et ses pêcheurs est une nouvelle étape qui m’a été peut-être inspirée par des sensations de mon enfance quand je jouais avec les fils de pêcheurs du Vallon des Auffes à Marseille…